Un enfant de la terre by Laura Ingalls Wilder

Un enfant de la terre by Laura Ingalls Wilder

Auteur:Laura Ingalls Wilder [Ingalls Wilder, Laura]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Enfin, Almanzo put boire une chope du babeurre acide et crémeux, tout en mangeant des petits gâteaux, tandis que Mère recueillait le beurre grenu et le lavait dans une jatte en bois. Elle en éliminait avec soin tout le petit lait, puis elle salait le beurre ferme et doré, avant de le mettre en baquets.

La pêche n’était pas le seul plaisir que réservait l’été. Par les soirs de juillet, Père annonçait parfois :

— On ne peut pas toujours travailler sans se délasser un peu. Demain, nous irons faire la cueillette.

Almanzo ne disait rien, mais il sentait monter en lui un long cri de joie.

Un de ces matins-là, dès la pointe du jour, ils montèrent donc tous dans le chariot, portant des vêtements usagés, armés de seaux, de grands paniers et d’un copieux pique-nique. Ils s’engagèrent profondément dans les montagnes, en direction du lac Châteaugay, où abondaient airelles et myrtilles.

Un grand nombre d’autres chariots et d’autres familles avaient envahi les bois pour y cueillir les baies. Ces gens riaient et chantaient. On entendait parler partout, parmi les arbres. Tous les ans, on venait ici pour retrouver des amis que l’on n’aurait pas eu l’occasion de rencontrer autrement. Mais tous les promeneurs s’employaient à cueillir les fruits et s’ils se parlaient, c’était sans cesser de travailler.

Les buissons bas et feuillus tapissaient les clairières. Les baies d’un noir-violet s’agglutinaient sous les feuilles et leur odeur sirupeuse imprégnait l’atmosphère. Le soleil brûlait à tel point que l’air en était immobile.

Les oiseaux étaient venus en grand nombre festoyer. L’air vibrait du bruit de leurs ailes et des geais en colère volaient en criant au ras de la tête des cueilleurs. À un moment donné, deux geais plongèrent sur la capeline d’Alice ; Almanzo dut les mettre en fuite. Un peu plus tard, alors qu’il s’était écarté, il se trouva nez à nez avec un ours noir, que lui avait caché un cèdre.

L’ours, qui s’était dressé, s’enfournait des myrtilles dans la bouche de ses deux pattes avant velues. Almanzo s’immobilisa. L’ours aussi. Almanzo fixa l’ours et l’ours examina Almanzo avec des petits yeux apeurés, tandis qu’il suspendait le mouvement de ses pattes. Un instant plus tard, l’ours retombait à quatre pattes et s’éloignait, en se dandinant, vers le cœur de la forêt.



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